Réalisation : Joe Berlinger
Scénario : Michael Werwie, d’après l’oeuvre d’Elizabeth Kendall
Directeur Photo : Brandon Trost
Monteur : Josh Schaeffer
Bande Originale : Marco Beltrami & Dennis Smith
Direction Artistique : Matt Hyland
Décors : Brandon Tonner-Connolly
Pays : USA
Durée : 1h48
Sorti le 3 mai 2019 sur Netflix

Production : Voltage Pictures, Cota Films, Ninja Runnin’ wild productions, Michael Costigan, Nicolas Chartier, Ara Keshishian, Zac Efron
Genre : Biopic de tueur en série
Acteurs Principaux : Zac Efron, Lily Collins, Kaya Scodelario, John Malkovitch, Jim Parsons, Haley Joel Osment, James Hetfield
Note : 5/10
Après Bonnie & Clyde, Netflix continue de visiter l’histoire criminelle des Etats-Unis dans ce film qui relate la capture et le procès de Ted Bundy. Accusé d’une trentaine d’homicides entre 1974 et 1978 – le nombre pourrait être bien plus élevé – sur des femmes qu’il a enlevées et violées, pour certaines à de nombreuses reprises après leur mort, Ted Bundy fut le tueur en série américain le plus médiatisé. Après sa capture, le « tueur de femmes » s’est évadé deux fois, il a mené lui même sa défense et a montré une connivence calculée avec les medias. Comme son charme a aidé à baisser la garde de ses victimes, il provoqua une fascination malsaine chez les américains et les américaines. Incarner Ted Bundy est un beau cadeau pour Zac Efron, qui a la possibilité de jouer sur l’apparente normalité, le plus grand atout du tueur. Depuis son succès avec High School Musical, Efron n’a jamais eu l’occasion d’incarner un personnage qui fasse virer sa carrière vers des rôles plus sombres, qui ne s’appuient pas en premier lieu sur son physique. L’ambiguité fonctionne très bien. Efron saisit très vite le côté petit ami attentionné et confiant, mais il se montre aussi à l’aise dans la deuxième partie du film pour qu’on puisse sentir l’intelligence derrière la carapace et entretenir les doutes sur sa sincérité. Il est le seul vrai bon point du film.
Face à l’ambiguité de Ted Bundy, le seul point de vue entretenu est celui de Liz Kloepfer, comme le film démarre au moment de sa rencontre avec Ted Bundy et sur leur vie commune jusqu’à son arrestation. La participation de la jeune femme n’est dévoilée que tardivement. Extremely Wicked joue donc sur le doute de celle-ci et le jeu de nerfs de Bundy à son égard. Cette partie est peu convaincante, frisant parfois le téléfilm de M6 dans la victimisation de celle-ci. Le choix est fait de peu évoquer les crimes du monstre, ce qui créé une véritable distance et une implication sommaire, pour qui n’est pas fasciné par la personne du tueur et son côté catalyseur dans une société obsédée par sa propre noirceur. Extremely Wicked est principalement illustratif. Il reconstruit les éléments auxquels on aurait pu s’attendre en voyant un documentaire un peu fouillé sur le procès Ted Bundy, mais il est trop prudent, à la fois dans sa mise en scène et dans ses choix pour être vraiment à la hauteur de son sujet.
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