Réalisateur : George Clooney
Scénario : Mark L. Smith, d’après le roman de Lily Brooks-Dalton « Good morning, Midnight »
Directeur Photo : Martin Ruhe
Assistant Réalisateur : Lee Grumett
Montage : Stephen Mirrione
Bande Originale : Alexandre Desplat
Chef Décorateur : Jim Bissell
Direction Artistique : Tim Browning, Gregory Fangeaux, Claire Fleming, Helen Jarvis, Jonathan Opgenhaffen, Nic Pallace, Gunnar Palsson
Costumes : Jenie Eagan
Pays : USA
Durée : 2h02
Diffusé sur Netflix à partir du 23 décembre 2020

Production : George Clooney, Grant Heslov, Keith Redmon, Cliff Roberts, Greg Baxter, Barbara A.Hall, Todd Shuster
Acteurs Principaux : George Clooney, Felicity Jones, David Oyelowo, Tiffany Boone, Demian Bichir, Kyle Chandler, Caoilinn Springall
Genre : Anticipation, survival, film spatial
Note : 7/10
Trois ans après « Bienvenue à Suburbicon », George Clooney est de retour derrière et devant la caméra pour cette adaptation du roman « Good morning Mindnight » de Lilly Brooks-Dalton. Un post-apo light, pudique et mélancolique teinté d’aventure spatiale, dont la portée se trouve involontairement grandie du fait des événements de 2020. Il y incarne Augustin Lofthouse, brillant scientifique qui a consacré sa vie à chercher une planète habitable. En 2049, année où se déroule le film, la Terre a été victime d’une catastrophe nucléaire et ses habitants fuient les radiations. Gravement malade, Augustin choisit de rester sur Terre dans un observatoire de l’Arctique pour garder le contact avec des astronautes de retour sur Terre. Il y rencontre une gamine muette, Iris, abandonnée dans la station et qui lui tiendra compagnie. Dans l’espace, le vaisseau spatial Aether revient d’une mission sur un satellite de Jupiter qui pourrait être habitable, avec cinq astronautes à son bord, dont une femme enceinte (la sympathique Felicity Jones, héroine de « Rogue One »). L’équipage n’est pas au courant que la Terre est désormais inhabitable. Mais le contact pourrait bien ne pas se faire entre eux et le vieil astronome. Augustin et la gamine sont contraints de rejoindre une autre base pour trouver une meilleure antenne de liaison, alors que dans l’espace, le Aether est sur le point de perdre la communication avec le sol (et on parie que personne ne les entendra crier).
Minuit dans l’Univers a été tourné en 65 mm. Il a donc été pensé pour le cinéma, et s’il est produit par Netflix, il est bien sorti au cinéma aux Etats-Unis. On peut difficilement en douter : Qu’on convoque l’un ou l’autre des deux versants du film, dans la neige de l’Arctique ou dans l’espace, la réalisation est ample et met très bien en valeur ces deux milieux, à la fois beaux et dangereux. La partition d’Alexandre Desplat est aussi (et sans surprise) à la hauteur. La partie sur Terre bénéficie d’un George Clooney approchant la soixantaine, et qui peut parfaitement être crédible dans le rôle du vieil homme agonisant sous dialyse. Les regrets et la fatigue de l’homme passent très bien, tout comme la relation peu loquace qu’il entretient avec la petite Iris. Le retour du Aether met un peu plus de temps à prendre ses marques. On voit que Clooney a pris des leçons de son ami Alfonso Cuaron, car l’espace rendu est bien ce vide silencieux dépourvu de point d’ancrage que Gravity a célébré. Le réalisateur le remplit en prenant (trop) son temps avec les lieux communs du genre, jusqu’à ce que tout vienne enfin à décoller lors d’une sortie d’urgence qui débouche sur une scène réussie de complicité entre les membres de l’équipage. Dès lors, tout est lancé.
Ces deux parties auraient très bien pu chacune faire un film. Leur alternance paraît souvent hasardeuse, comme si l’aventure des uns empêchait de suivre pleinement celle des autres. La révélation finale qui achève de les lier n’est guère surprenante, puisque fondée sur un effet usé jusqu’à la corde (qui est aussi présent dans le bouquin). Ce nouvel opus de Clooney reste pourtant un beau film sur la précarité de notre planète, et sur l’inversion des dangers entre l’espace et la Terre. Il réserve quelques beaux moments de vie et confirme que le réalisateur de l’immense « Goodnight, and Goodluck » reste un bon créateur d’atmosphère, même quand il vole vers d’autres sphères que la politique.
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