Réalisation : Todd Strauss-Schulson
Scénario : M.A Fortin, Joshua John Miller
Directeur de la photographie : Elie Smolkin
Montage : Debbie Berman
Musique : Gregory James Jenkins, Eddy Zak
Cheffe Décoratrice : Katie Byron
Direction Artistique : Alexi Gomez
Production : Darren M. Demetre, M.A Fortin, Michael London, Joshua John Miller, Janice Williams
Pays : USA
Durée : 1h31
Sortie en France en VOD le 17 novembre 2015. Disponible sur Netflix

Genre : Slasher, Comédie, Drame
Note : 7,5/10
La jeune Max perd sa mère dans un tragique accident de voiture. Une mère actrice qui ne passera à la postérité que pour son rôle de victime dans Camp Boodbath, un slasher du milieu des années 80 dans la veine de Vendredi 13 / Massacre Au Camp D’Eté. Trois ans plus tard, Max est invitée à la projection du fameux film en compagnie de fans et d’une poignée de potes du lycée. Elle ne se réjouit guère d’avoir à intervenir à l’issue de la projection pour parler de sa mères. Lorsque la salle de cinéma prend feu pendant le film, les adolescents déchirent l’écran pour fuir les lieux, mais ils se retrouvent piégés dans un univers coloré qui n’est autre que…celui de Camp Bloodbath. Condamnés à évoluer dans cet univers décalé et à être décimés par le tueur (à moins d’être la final girl), ils devront détourner les règles du slasher. Max n’aura quand à elle pas d’autre choix que de sauver sa mère, qu’elle ne peut décemment plus laisser mourir, même dans ununivers fictif.
Le slasher movie n’en finit pas de se réinventer depuis qu’il a été donné pour mort dans les années 90. S’il emprunte un chemin tout aussi méta que Scream et ses suites, The Final Girls se coupe de cet héritage en se séparant très vite de l’érudit cinéphile du groupe. Le film de Todd Strauss-Schulson tire plutôt ses influences du Last Action Hero de John McTiernan, projetant pareillement son casting dans un univers de cinéma, ou de la Cabane dans le Bois du duo Joss Whedon/Drew Goddard dans sa manière de détourner constamment le genre au lieu de le commenter. Le film confronte les archétypes des personnages de films d’horreur des années 80 avec la jeunesse des années 2010, prenant tous les stéréotypes à contrepied (le beau gosse masculin est sensible et intello et a des parents gays, la méchante de l’histoire n’en est pas vraiment une…). Cette confrontation inter-générationnelle engendre des moments plutôt drôles, mais qui n’évacuent pas pour autant la tension d’un danger réel (les intrus peuvent mourir dans cet univers) et l’impact émotionnel du scénario. Car The Final Girls, c’est avant tout les retrouvailles improbables d’une adolescente et de sa mère disparue. Un angle d’attaque un peu absurde abordé très frontalement qui pousse autant le film vers l’hommage aux anciennes scream queens que vers un parcours cathartique, une sorte de cauchemar éveillé qui aidera Max à accepter que sa mère ne sera plus jamais qu’une image. Bercé par le Bette Davis Eyes de Kim Carnes, ce slasher original prend les meilleurs côtés de la nostalgie des années 80 pour apporter quelque chose de neuf, sans jamais pour autant s’affranchir totalement des codes du genre, qu’il ressortira sur toute sa durée sous une nouvelle couleur. Il n’éludera qu’un seul de ces codes : la fâcheuse tendance des slashers à s’encombrer de suites. Et tout bien réfléchi, c’est tant mieux !
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