Showrunners / Créateurs : Ashley Lyle, Bart Nickerson
Scénaristes : Ashley Lyle, Bart Nickerson, Katherine Kearns, Liz Phang, Ameni Rozsa, Sarah L. Thompson, Jonathan Lisco, Chantelle Wells, Cameron Brent Johnson
Réalisation : Eva Sørhaug, Karyn Kusama, Deepa Mehta, Jamie Travis, Bille Woodruff, Ariel Kleiman, Eduardo Sanchez, Daisy Von Scherler Meyer
Directeur de la Photographie : C. Kim Miles, Trevor Forrest, Julie Kirkwood
Montage : Jeff Israel, Kevin D. Ross, Kindra Marra, Damien Smith, Plummy Tucker
Chef Décorateur : Brian Kane, Catherine Smith
Direction Artistique : Pedro Romero, Aaron Jordan, Maria Baker
Production : Tayah Geist, Jonathan Lisco, Ashley Lyle, Bart Nickerson, Jacqueline Sacerio, Jamie Travis, Drew Comins, Sarah L. Thompson, Brad Von Arragon, Liz Phang, Karyn Kusama, Ameni Rosza, Chantelle Wells, Ani Arutyunyan
Pays : USA
Durée : 10 x 58 mn
Diffusé sur Showtime entre le 14 novembre 2021 et le 16 janvier 2022. Disponible sur Canal + le 3 mars 2022.

Acteurs Principaux : Christina Ricci, Juliette Lewis, Melanie Linskey, Tawny Cypress, Ella Purnell, Samantha Hanratty, Sophie Thatcher, Sophie Nélisse, Jasmin Savoy Brown, Steven Krueger, Warren Kole, Kevin Alves, Liv Hewson, Courtney Eaton, Jane Widdop, Alex Wyndham
Genre : Drame, Horreur, Survival
Note : 8/10
1996. L’équipe de football féminine d’un lycée du New Jersey vole vers Seattle pour participer à un tournoi national. Mais l’avion s’écrase et les survivants se retrouvent condamnés à vivre pendant dix neuf mois en milieu sauvage avant d’être secourus. Vingt cinq ans plus tard, les Yellowjackets qui ont survécu à l’horreur ont tenté tant bien que mal de refaire leur vie, avec plus ou moins de réussite. La faussement douce Shauna (Mélanie Lynskey, l’inoubliable Pauline Parker d’Heavenly Creatures), l’écorchée vive Natalie (Juliette « Une nuit en Enfer« -« Strange Days » Lewis), Taissa qui est en passe de devenir sénatrice (Tawny Cypress) et l’étrange Misty (Christina « Sleepy Hollow–Mercredi Addams » Ricci) devront se réunir pour faire face à un mystérieux maître-chanteur qui semble en savoir beaucoup trop sur la façon dont elles ont survécu. Nous suivons ces retrouvailles et, parallèlement, les événements qui ont eu lieu sur l’île en 1996.
A la vue de son pitch, difficile de vendre Yellowjackets comme autre chose qu’un succédané de Lost : accident d’avion, organisation d’une poignée de rescapés, intrigues présentes entrecoupées de flashbacks, mystère entretenu par la divulgation au compte goutte des éléments de l’intrigue de 1996. Cette comparaison ne fait pourtant pas honneur à la série d’Ashley Lyle et Bart Nickerson car une grande partie des sous-Lost apparus dans les années 2010 n’ont pas fait long feu. Pour comprendre sa portée sociale et son inscription dans le genre horrifique, il faut plutôt la voir comme ce qu’elle est réellement, une adaptation libre de Sa Majesté des Mouches, roman de William Golding paru en 1954. Le récit de Golding se déroule durant la seconde guerre mondiale. Un avion qui transporte un groupe d’écoliers huppés anglais s’écrase sur une île de l’Océan Pacifique. Avec aucun adulte survivant, les garçons doivent s’organiser pour survivre en imitant les principes qu’on leur a inculqué. Mais peu à peu, une organisation tribale supersticieuse et violente prend la place de cette micro-civilisation et seuls les plus sauvages du groupe parviennent à survivre.
La première saison de Yellowjackets se dirige progressivement vers une intrigue très similaire de Sa Majesté des Mouches en remplaçant les garçons par des jeunes filles. Cette variation permet de décrire les rapports d’un groupe d’adolescentes – à une époque où les sentiments sont prépondérants- arrachées brutalement à la vie sociale très organisée et hiérarchisée du lycée. Cette organisation se doublant de celle présente au sein de l’équipe. Les rapports de force resteront-ils les mêmes dans ce milieu hostile ? Quelle rôle chacune aura t’elle ? Qui survivra ? Pour cette question, nous sommes un peu mis au parfum dès le début puisque nous suivons les survivantes vingt cinq ans plus tard. Les question du pourquoi et du comment parviennent à s’imposer assez naturellement, mais c’est avant tout le jeune casting féminin de Yellowjacket qui entretien l’intérêt. Dès les premières minutes, on est portés par le naturel de ces jeunes actrices, les zones de mystère étant la cerise sur le gâteau. Le rock indé du milieu des années 90 squatte la bande son, donnant un arrière plan évocateur (pour qui a vécu cette époque) qui ne baigne pourtant jamais dans la nostalgie. Les héroïnes de 2021 permettent d’ailleurs de faire revenir sur le devant de la scène de jeunes actrices « ados » des 90’s qu’on n’avait plus beaucoup vu ces dernières années, dans un scénario taillé pour qu’elles se disputent la vedette. Il y’en a pourtant une qui parvient à terrasser les autres. Si cette série aussi attachante qu’angoissante continue sur quatre autres saisons – comme ses créateurs l’ont prévu -, Misty pourrait bien être une renaissance pour Christina Ricci. Une deuxième saison est déjà lancée et la série sera très bientôt diffusée sur Canal+.