Showrunner / Créateur : Mike Flanagan
Scénario : Mike Flanagan, Leah Fong, Julia Bicknell, Jamie Flanagan, Elan Gale, Chinaka Hodge, d’après le roman Midnight Club de Christopher Pike
Réalisation : Axelle Carolyn, Michael Fimognari, Mike Flanagan, Viet Nguyen, Morgan Beggs, Emmanuel Osei-Kuffour
Directeurs de la Photographie : James Kniest, Michael Fimognari, Corey Robson, Lindsay George
Montage : Byron Smith, Lucy Donaldson
Cheffe Décoratrice : Laurin Kelsey
Direction Artistique : Courtney Stockstad, Doris Deutschmann, Luis Sidonio
Production : Morgan Beggs, Adam Fasullo, Jamie Flanagan, Leah Fong, Elan Gale, Kathy Gilroy, Mike Flanagan, Trevor Macy
Pays : USA
Durée : 10 x 52-56 mn
Diffusée sur Netflix à partir du 7 octobre 2022

Acteurs Principaux : Iman Benson, Igby Rigney, Ruth Codd, Annarah Cymone, William Chris Sumpter, Adia, Aya Furukawa, Sauriyan Sapkauta, Heather Langenkamp, Matt Biedel, Zach Gilford, Samantha Sloyan, William B. Davies
Genre : Drame, Epouvante
Note : 7,5/10
Chaque nouvelle série de Mike Flanagan est un évènement. Après avoir livré à Netflix The Haunting of Hill House, The Haunting of Bly Manor et Midnight Mass en l’espace de trois ans, le réalisateur-scénariste est de retour un an plus tard avec une nouvelle série, The Midnight Club, adapté du roman du même nom de Christophe Pike. Sa constance est d’autant plus remarquable que la barre est maintenue haute sur la qualité. Dans cette nouvelle série, nous suivons Ilonka, une lycéenne très intelligente qui attend avec impatience son entrée à l’université. Mais la nouvelle vie qu’elle imaginait n’aura pas lieu. Elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer, qui progresse très vite. En phase terminale, elle décide d’entrer à Brightcliffe, un établissement créé dans les années 60 pour accueillir dans les meilleurs conditions des jeunes en fin de vie. Elle y rencontre six autres pensionnaires. La nuit venue, tous se réunissent pour se raconter des histoires effrayantes dans ce qu’ils appellent le « Midnight Club ». Ilonka se prend au jeu. Elle s’est déjà intéressée au passé des lieux, et des apparitions impromptues lui font bientôt soupçonner que des évènements surnaturels s’y déroulent. Une ancienne résidente y’aurait peut-être même trouvé un moyen de guérir de son cancer.
Une communauté habitant un lieu hanté par des évènements surnaturels. Mike Flanagan poursuit sur ce modèle classique inusable du cinéma d’horreur. Mais son approche est toujours aussi unique, émouvante avec les pieds bien sur terre. Il s’agit de développer les rapports entre les membres de cette communauté, creuser les personnages, utiliser le fantastique pour aborder des questions difficiles sur la vie et la mort. Depuis The Haunting of Hill House, cette question est au centre de chacune de ces séries. The Midnight Club en fait ouvertement son thème central. Nous apprenons à connaître sept personnages qui vont mourir prochainement. A première vue, cette perspective n’est guère attrayante. Mais Flanagan nous emporte très vite dans son histoire grâce au meilleur des ambassadeurs, la pétillante Iman Benson, une Ilonka aussi lumineuse que dégourdie. Autour d’elle, une galerie de jeunes acteurs porte le show sur ses épaules. L’interprète d’Anya, Ruth Codd, crève particulièrement l’écran. Les inconditionnels de la série des Freddy seront heureux de retrouver Heather Langenkamp dans un rôle clé.
Chaque épisode est construit autour d’une histoire racontée lors du midnight club par un des pensionnaires à tour de rôle, ce qui permet à chacun d’entre eux de se dévoiler à travers cette histoire. Un moyen astucieux de présenter leur passé, qui évite de surcharger le récit, mais aussi un vent d’air frais qui permet de s’évader de l’environnement tendu et mortifère du reste de l’épisode. Ces interludes, très divers, brassent la SF futuriste, le polar, le fantastique ou le récit intimiste. Ils se révèlent pour la plupart aussi glaçants que chargées de sens.
Mais cette nouvelle série n’est pas faite que de nuits aux coins du feu. Elle a été conçue pour aborder le monde réel et pour soulever des questions importantes sur le deuil d’un futur prometteur qui n’aura pas lieu. De la même façon qu’il s’attaquait à la foi avec une parabole surnaturelle dans Midnight Mass, Mike Flanagan prend le risque de décevoir des fantasticophiles en évitant le plus possible d’avoir recours aux « miracles » ou aux Deus ex machina. Il ouvre des portes intentionnellement pour tester son héroïne, et par la même le spectateur, avant de les refermer dans un effet glaçant. Le message est que même la personne la plus sensée peut-être tentée par l’occulte, solution toujours la plus séduisante, mais elle y trouvera rarement ce qu’elle cherche. Les récits, le mystère et l’inexplicable ne sont pourtant pas une mauvaise chose, car ils créent de l’espoir et permettent à cette communauté de rester soudée. On peut remarquer une moins grande concision, un plus grand attachement dans le développement progressif des personnages et une moindre propension à boucler les intrigues que par le passé. Et pour cause, The Midnight Club n’est pas une mini-série. Il y’a encore pas mal de pistes à explorer du matériel de base et le final semble annoncer cette volonté, dévoilant plusieurs cliffhangers ouvrant sur une saison 2 – qui n’a pour le moment pas été validée par Netflix.
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