En voyant Jeu d’enfant en 1988, on pouvait difficilement soupçonner que le calvaire du petit Andy se transformerait en comédie (horrifique) familiale. Pour le deuxième round de sa série, le créateur du personnage Don Mancini persiste et signe dans une direction plutôt réjouissante. Il y’a toujours Charles Lee Ray, tueur en série réincarné par le pouvoir du vaudou dans une poupée Brave-Gars, il y’a toujours Tiffany, sa femme incarnée dans le corps de l’actrice Jennifer Tilly depuis Le fils de Chucky. Et il y’a toute la famille des victimes survivantes de Chucky : Andy (Jeu d’Enfant, Chucky la Poupée de Sang, Chucky 3), Kyle (Chucky la Poupée de Sang), Nica Pierce et les tout jeunes mais tout aussi traumatisés Jake, Devon et Lexy. Devon Sawa (Destination Finale) qui jouait le père et l’oncle de Jake dans la saison 1 est aussi de retour…dans un autre rôle. Pour que le tableau familial soit complet, cette saison ajoute Glenn et Glenda (Lachlan Watson), rejetons de Jennifer Tilly possédés par le (la) tourmenté(e) Glen, fils de Chucky du film éponyme. Si vous ne suivez plus, il est fortement recommandé de binger la saga avant de se lancer dans cette saison 2. Don Mancini passe encore un niveau dans l’épisode 4 (Death on denial) en organisant une réjouissante murder party dans la maison de Jennifer Tilly/ Tiffany, pour laquelle l’actrice reçoit sa (vraie) soeur l’actrice Meg Tilly et ses amis, parmi lesquels ses collègues de Bound, Gina Gershon et Joe Pantoliano. Les acteurs se prêtent au jeu de l’auto-dérision avec un enthousiasme communicatif qui fait de cet épisode le meilleur de cette saison. La saison 2 de Chucky brouille plus que jamais les repères entre réalité et fiction, entre corps et âme(s), entre le bien et le mal, et navigue entre le star-system et la religion, dans une atmosphère sacrément iconoclaste. D’un côté Tiffany, de l’autre côté Chucky. Il y’en aura pour tous les goûts.
Suite aux évènements de la saison 1, Jake, Devon et Lexy à sont de nouveau attaqués par Chucky, qui provoque un drame dont ils sont tenus pour responsables. Les trois sont envoyés dans un centre de correction catholique dirigé par le père Bryce (Devon Sawa), établissement autrefois fréquenté par Charles Lee Ray/Chucky. Chucky s’était réincarné en des dizaines de poupées Brave-Gars et il est prêt à en finir avec les trois adolescents en pénétrant un de ses terrains de prédilection. Mais s’il a maintenant une armée, le cercle de ses ennemis s’est aussi agrandi. Don Mancini n’a pas choisi de se poser dans un établissement catholique par hasard. Il a visiblement des comptes à régler avec la religion, et il a décidé de s’amuser avec tous les symboles de la bigoterie. Une des scènes les plus absurdes de cette saison est la révélation d’une nonne qui voit Chucky prendre vie après avoir été crucifié par les gamins. Elle le prend aussitôt comme une réincarnation du Christ et le suit dans sa croisade meurtrière. L’homosexualité de Jake et Devon et l’addiction sera un sujet central, puisqu’en contradiction avec les règles des lieux. Accroc aux médicament, Lexy trouvera une amitié inattendue avec sa truculente camarade de chambre Nadine. Jake prendra quand à lui sous son aile un Chucky reconditionné en gentille poupée. La première partie de la saison offre de belles surprises. On regrettera que le rythme s’étire un peu inutilement sur la dernière partie. Sans doute la conséquence d’un Don Mancini qui souhaite un peu trop prolonger le plaisir. Sa création est devenue une star au point qu’elle peut se permettre de régulièrement péter le quatrième mur en commentant ses exploits dans son propre talk-show. Le bouquet final est un peu prévisible, mais il permettra de conclure sur un bel épisode de Noël, avant un troisième round qui s’annonce tout aussi rocambolesque et généreux dans son bodycount.
Créateur / Showrunner : Don Mancini
Scénaristes : Don Mancini, Kim Garland, Rachael Paradis, Nick Zigler, Mallory Westfall, Alex Delyle, Isabella Guttierez, Amanda Blanchard
Réalisation : Leslie Libman, Samir Rehem, Jeff Renfroe, Don Mancini, John Hyams
Directeur de la Photographie : Christopher Soos
Montage : Randy Bricker, Lisa Grootenboer, Ken Ramos, Thom Newell
Musique : Jospeh LoDuca
Chef Décorateur : John Dondertman
Direction Artistique : Danny Haeberlin
Production : Nick Antosca, David Kirschner, Don Mancini, Mitch Engel, Tony Gardner, Alex Hedlund, Jeff Renfroe, Mallory Westphal, Peter A. Chevako, Todd Copps, Alex Delyle, Michael Votel Jr, Nick Zigler
Pays : USA
Durée : 8 x 44-51 mn
Diffusée sur SyFy depuis le 5 octobre 2022. A venir en France sur Salto
Acteurs Principaux : Brad Dourif, Zackary Arthur, Bjorgvin Arnarson, Alyvia Alyn Lind, Devon Sawa, Barbara Alyn Woods, Jennifer Tilly, Fiona Dourif, Alex Vincent, Christine Elise, Carina London, Battrick, Bella Higginbotham
Genre : Horreur, Comédie
Note : 7,5/10
La Revanche du Film 
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