L’immensità

Rome, les années 1970. Le mariage de Clara et Felice Borghetti bat de l’aile. Clara, espagnole expatriée, élève quasiment seule ses trois enfants en l’absence de son mari, très occupé par son travail. Adriana, leur aînée, ressent toutes ces tensions, et elle est en pleine remise en question de son identité de genre. L’adolescente se sent et réagit comme un homme, et elle se fait appeler Andrea. Une attitude qui n’est pas sans déranger sa famille mais qu’elle a décidé d’assumer. Bientôt, l’admiration qu’elle voue à sa mère va se heurter à des évènements imprévue, dont sa première expérience amoureuse et les conséquences de l’infidélité de son père.

Bon nombre de chroniques se sont frottés aux années 70 pour transcrire le ressenti de celui ou celle qui se souvenait de ses premières fois. L’immensità n’est pas un de ces films nostalgiques, mais un film qui voit le monde des adultes avec un regard d’enfant. La différence est de taille, et on peut la ressentir au visionnage de ce cinquième film (en vingt-cinq ans) du réalisateur de Respiro, dès ces premières images qui relèvent des détails. Il y’a un soupçon de défiance dans le regard d’Andrea. Un regard critique sur ce monde étrange qui l’entoure et qu’elle ne souhaite pas rejoindre, persuadée de venir d’une autre planète. Son adolescence est ponctuée de dîner de familles comme n’importe quelle autre, entourée d’enfants plus jeunes qu’elle (dont son frère et sa soeur), mais son seul ancrage dans le monde adulte est cette mère qu’elle adore, comme un fils adorerait sa mèrs. En apparence banal, le film d’Emanuele Crialese se saisit de l’imaginaire d’Andrea dès qu’il le peut pour faire comprendre l’univers intérieur d’une enfant transgenre. C’est une soupape d’air frais lorsque le drame s’invite, mais aussi une belle façon d’éviter l’écueil du discours. L’interprétation de la jeune et prometteuse Luana Giuliani et la présence toujours radieuse de Penélope Cruz sont un peu la cerise sur le gâteau de ce petit voyage dans le temps.

Réalisation : Emanuele Crialese

Scénario : Emanuele Crialese, Francesca Manieri, Vittorio Moroni

Directeur de la Photographie : Gergely Pohárnok

Montage : Clelio Benevento

Musique : Rauelsson

Chef Décorateur : Dimitri Capuani

Casting : Chiara Polizzi, Davide Zurolo

Costumes : Massimo Cantini Parrini

Son : Pierre-Yves Lavoué

Production : Lorenzo Gangarossa, Mario Gianani, Saverio Giuseppe Guarascio, Erik Paoletti, Mandela Quilici, Dimitri Rassam, Olivia Sleiter

Pays : Italie, France

Durée : 1h37

Sortie en salles le 11 janvier 2023

Acteurs Principaux : Luana Giuliani, Penélope Cruz, Vincenzo Amato, Patrizio Francioni, Maria Chiara Goretti, Penélope Nieto Conte, Alvia Reale, India Santella

Genre : Chronique, Drame

Note : 7/10

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