Burning Days – Kurak Günler

Burning Days a un écho particulier un jour d’élection en Turquie, comme un état des lieux des dernières années de pouvoir d’Erdoğan : Violence primale, corruption, repli, déni des lois, intimidation, homophobie, scandales sous fond d’appropriation de l’eau. Les premières minutes du dernier film d’Emin Alper annoncent une arrivée en territoire hostile pour le jeune procureur Emre, un homme consciencieux venu de la ville qui va suivre une trace de sang en guise de comité d’accueil. Cet état des lieux est d’autant plus flagrant que la zone de non-droit où le jeunot a été muté se trouve en Anatolie, dans l’ouest rural de la Turquie, là où est rassemblé une grande partie de la base électorale d’Erdoğan. La portée politique de Burning Days est forte, mais on peut aussi la laisser de côté pour se laisser porter par un polar sous tension qui resserre magistralement son étau autour du procureur – et du spectateur.

Après l’avoir jaugé, les notables locaux s’assurent qu’ils soient de leur côté, puis devant son intransigeance, des moyens plus radicaux seront employés. En point d’orgue, une fin de nuit dont le procureur n’a aucun souvenir, et qui a débouché sur le viol d’une jeune femme. L’enquête du procureur est une quête pour retrouver la vérité sur cette nuit alors que les notables sont prêts à employer tous les moyens, un peu comme si As Bestas rencontrait l’intrigue de Very Bad Trip, mais avec la gravité nécessaire pour un tel sujet. Si la terreur ne monte pas tout de suite au niveau du film de Rodrigo Sorogoyen, Emin Alper parvient à installer son malaise, une atmosphère étouffante qui se couple à la chaleur et à l’incertitude sur le sort de l’étranger. Une perte de repères qui verra son apothéose dans un final prévisible, mais pour lequel on ne peut pas s’empêcher de retenir son souffle – tant il déploie une brutalité dénuée de tout compromis. Celle-ci avait pourtant été annoncée dès les premières scènes.

Réalisation : Emin Alper

Scénario : Emin Alper

Directeur de la Photographie : Hristos Karamanis

Montage : Eytan Ipeker, Özcan Vardar

Musique : Stefan Will

Chef Décorateur : Nadide Argun

Direction Artistique : Ceyda Yuceer

Production : Kerem Çatay, Nadir Öperli, Irem Akbal, Viola Fügen, Selim Gunturkun, Anita Juka, Paulina Krizic, Laurent Lavolé, Cigdem Mater, Nikos Moutselos, Fatih Sakiz, Maya Scherr-Willson, Laura Sinovcic, Maarten Swart, Yorgos Tsourgiannis, Michael Weber, Kerem Çatay, Nadir Öperli

Pays : Turquie, France, Allemagne, Grèce, Croatie

Durée : 2h09

Sortie en salles le 26 avril 2023

Acteurs Principaux : Selahattin Paşalı, Ekin Koç, Selin Yeninci, Erol Babaoğlu, Erdem Şenocak, Eylül Ersöz, Ali Seçkiner

Genre : Polar

Note : 7,5/10

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :